Restauration des murs d’enceinte (première partie)

Notre premier chantier de bénévoles de restauration du patrimoine, avec le soutien de Union REMPART, s’est déroulé à Loubens (33190), au château de Gères, du 16 au 22 juillet 2017.

L’objectif de ce chantier était à la fois la restauration d’une partie des murs d’enceinte et l’apprentissage de savoirs anciens.

 

 

Ainsi, le dimanche 16 juillet au matin, arrivée des bénévoles depuis la gare de La Réole, puis installation dans le campement du chantier.

Pour le début du chantier, lundi, fut mis en place un cordeau de crête horizontal pour la réfection du dessus du mur appelé aussi chapeau.

Le chapeau de mur est constitué de petites pierres. Il prend une forme bossée pour permettre l’écoulement des eaux de pluie qui pourraient s’infiltrer dans le mur, lessivant alors le mortier de chaux ou de terre créant ainsi des creux désolidarisant les pierres.

Après avoir rebâti les parties manquantes et coiffé le mur de son chapeau, il faut ensuite rejointoyer le parement complet de pierres pour fortifier l’ensemble, éviter les infiltrations d’eau et les attaques de végétation qui ruinent ces ouvrages, car très souvent les murs furent bâtis au cœur avec du « mortier» de terre (eau et argile).

L’aspect final sera en « pierre noyée », les joints ne sont pas creux, seulement, les faces des pierres sont apparentes.

 

La décision de faire le mur en pierre noyée fut le fruit d’une étude préalable de l’ouvrage. Pourquoi ne pas le laisser en pierre nue? Pourquoi ne pas l’enduire?

Sur certaines parties protégées de ce mur, nous avons pu trouver des vestiges de l’enduit taloché qui le protégeait autrefois. Le choix de cet aspect final contemporain nous permet d’apprécier l’appareillage de pierres qui fut longtemps à jour et visible de tous, tout en garantissant la protection sanitaire de l’ouvrage que l’enduit jadis lui procurait.

Quelques découvertes historiques ont pu aussi être faites en nettoyant les pierres pour le jointoiement. Nous avons pu déblayer des trous de hourd dans lesquels quelques artéfacts furent découverts : un fragment de col de vase et son anse, et une curieuse petite pierre taillée en forme d’écu.

Après avoir jointoyé, il fallut attendre le séchage pour pouvoir brosser les pierres donnant ainsi l’aspect final au mur. En attendant, nous nous sommes légèrement occupés du petit bâtiment en chapeau de gendarme accolé à notre mur,  composé  de trois compartiments. Nous avons piqué les vieux enduits à l’intérieur pour préparer un futur chantier. C’est en piquant la partie centrale que nous avons découvert, sous l’enduit, trois petites baies closes par des pierres nettement taillées. Cette découverte intéressante s’est liée à une découverte précédente, celle de la petite pierre en forme d’écu. Il suffit de retourner celle-ci pour en faire une petite porte, une bonde de pierre bouchant un petit tunnel qui permettait alors de faire passer dans ce bâtiment, au sol, des petits animaux d’une partie à une autre.

Chaque fin d’après-midi, nos bénévoles ont pu apprécier la visite de sites remarquables et la rencontre d’acteurs locaux. Ils ont pu par exemple visiter le moulin de Loubens, l’église Saint Vincent, le château de Lavison ou encore le château de Duras, des visites exclusives qu’ils ne sont pas prêts d’oublier. Ils ont pu aussi partager des moments chaleureux lors des marchés du terroir ou de dégustations de vin.  En une semaine ils ont pu acquérir des savoir-faire millénaires et ont laissé derrière eux un mur réconforté.

 

Les membres du bureau de l’association tiennent particulièrement à remercier les bénévoles et les financeurs sans qui cette belle semaine n’aurait pas eu lieu.